Service public de l’emploi en Pays-de-la-Loire : assurer la continuité de l’accompagnement des personnes en situation de handicap en période de crise

Dès le début de la crise sanitaire, il y a maintenant dix mois, les acteurs du service public de l’emploi se sont mobilisés pour assurer une continuité de service : répondre aux besoins des usagers, les informer, les accompagner dans leurs parcours et parfois répondre à des situations d’urgence.

Nous donnons la parole à trois acteurs ligériens pour découvrir comment Pôle emploi, Cap emploi et les Missions locales assurent la continuité de leurs services auprès des personnes en situation de handicap.

• Un accompagnement dématérialisé renforcé et généralisé

Pendant le premier confinement, les conseillers Pôle emploi ont été équipés informatiquement afin de poursuivre l’accompagnement des personnes et des entreprises à distance. Lors du deuxième confinement, les agences Pôle emploi sont restées ouvertes pour assurer le maintien des services aux demandeurs d’emploi et aux entreprises. Les modes d’accompagnement dématérialisés, mis en place dans certaines régions, ont été renforcés et généralisés à toutes les agences et tous les publics. Les personnes en situation de handicap, qui sont plus souvent amenés à se rendre en agence, ont pu avoir accès à cet accompagnement dématérialisé.

Il est important de savoir que demandeurs d’emploi et entreprises peuvent utiliser les services en ligne dans leurs échanges avec Pôle emploi ainsi que dans l’accompagnement qu’ils reçoivent. Pour en bénéficier, rendez-vous sur messervices.pole-emploi.fr Les demandeurs d’emploi qui le souhaitent peuvent se rendre en agence, où les consignes sanitaires prescrites par les pouvoirs publics sont respectées.

• Un accompagnement maintenu dans les agences pour ceux qui en ont besoin

Lors du premier confinement, les conseillers ont fait remonter la crainte d’isolement chez une partie des demandeurs d’emploi, notamment ceux en situation de handicap. Le maintien des rendez-vous en présentiel depuis novembre permet d’éviter ce risque d’isolement et de pallier la fracture numérique. Les conseillers Pôle emploi peuvent orienter vers le service d’écoute de l’Agefiph mais aussi, auprès de leurs collègues psychologues du travail également en appui. 

Les conseillers de Pôle emploi maintiennent les accompagnements individualisés et adaptent les ateliers pour assurer une dynamique collective, dans le respect des gestes barrières. De la même manière, tout est mis en œuvre par nos partenaires et les prestaires, pour garder active la relation d’accompagnement et la relation pédagogique à distance ou en présentiel.

Nous savons que ce contexte inédit complexifie le retour à l’emploi des personnes en situation de handicap. Pour autant, notre priorité est de faciliter leur suivi. Le rapprochement de CAP EMPLOI/POLE EMPLOI en 2021 y contribuera notamment par une offre de services partagée et des actions communes en faveur des personnes en situation de handicap.

• Des conseillers fortement mobilisés pour maintenir l’accompagnement

Les conseillers Pôle emploi restent mobilisés pour l’ensemble des publics. Ils ont contribué au maintien des actions programmées dans le cadre de la semaine pour l’emploi des personnes en situation de handicap (SEEPH) : webinaire, job café avec Cap Emploi, salon en ligne, Handigital Café avec LADAPT… 

Lors de la journée DuoDay, une cinquantaine de duos ont été formés malgré le contexte : la moitié avec des entreprises et l’autre moitié avec des conseillers Pôle emploi pour les personnes intéressées par les métiers de l’insertion. Afin de préciser leur projet professionnel dans les métiers de l’insertion, ces dernières ont pu réaliser des enquêtes métier auprès de conseillers qui accompagnement des demandeurs d’emploi, auprès d’agent gestionnaires des droits et auprès d’agents qui animent le site internet www.pole-emploi.fr . Ces Duo Day se sont tenus en présentiel pour certains et par téléphone ou en visio pour d’autres.

Pour plus d’information, cliquez sur le lien à la foire aux questions de Pôle emploi « Pôle emploi face à la crise sanitaire » :

https://www.pole-emploi.fr/actualites/a-laffiche/pole-emploi-face-a-la-crise-sani.html

• Nous nous sommes adaptés pour travailler différemment

Le premier confinement a été plus compliqué que celui-ci car les structures ont dû mettre tous les collaborateurs en télétravail du jour au lendemain. Le télétravail n’était pas possible pour les petites structures mais depuis les Cap emploi ont investi dans des solutions qui permettent un accès à distance sécurisé. Aujourd’hui le télétravail c’est, pour les collaborateurs, en moyenne une journée par semaine.

Nous nous sommes adaptés pour travailler différemment : par exemple, les diagnostics des demandeurs d’emploi orientés par Pôle emploi ont été faits à distance, par téléphone principalement. Nous avons mis en place de nouveaux outils pour pouvoir réaliser ces diagnostics par téléphone.

Nous avons aussi intégré un nouvel élément : la visio, pour l’accompagnement individuel et pour les temps collectifs. On s’est rendu compte que la visio pouvait représenter une difficulté pour les demandeurs d’emploi : parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de l’outil ou parce que qu’ils n’étaient pas équipés. L’informatique peut être un frein à la continuité de l’accompagnement.

• Les demandeurs d’emploi avaient envie de revenir

Dès le début du déconfinement, nous avons mis en place un protocole strict pour pouvoir accueillir les demandeurs d’emploi : ils avaient envie de revenir pour nous rencontrer et travailler avec nous. On a mis à disposition des bureaux individuels avec des invitations à venir à des rendez-vous à une heure précise pour décaler les arrivées dans locaux, on a veillé au respect des règles sanitaires devenues classiques.

Nous avons aussi commencé à travailler avec les demandeurs d’emploi pour les sensibiliser à l’outil informatique et leur montrer comment utiliser internet et une visio. En ce qui concerne l’équipement (connexion internet, webcam…), aujourd’hui il existe une aide de l’Agefiph pour financer des équipements dans le cadre d’un retour à l’emploi ou du télétravail et nous travaillons avec l’Agefiph pour trouver une solution pour aider le financement d’équipement adapté pour les demandeurs d’emploi.

• Le plus important c’est de ne pas couper le lien

Nous nous sommes rendu compte, dès que nous avons pu rouvrir les agences, que les candidats sont contents d’y revenir et nous rencontrer. La solution aujourd’hui c’est de mixer. On n’enlèvera jamais le présentiel mais on peut ajouter le distanciel.

Nous avons réussi à réaliser des accompagnements en groupe en visio avec des personnes qui étaient assez autonomes avec l’outil informatique. Nous n’avons pas arrêté l’accompagnement, c’était la crainte de tout le monde car il est difficile de reprendre après une période d’arrêt. Tous les demandeurs d’emploi ont été accompagnés : le plus important c’est de ne pas couper le lien.

Aujourd’hui l’accompagnement à distance c’est plus que de la visio : nous étudions la possibilité de mettre en place des classes virtuelles. Certains Cap emploi ont déjà adopté cette solution qui permet aux personnes d’être interactives, de prendre des notes dans un support qui est sauvegardé et qui peut être réutilisé.

• Accompagnement maintenu pour tous les jeunes…

L’accompagnement des jeunes en situation de handicap, comme tous les autres jeunes a pu être poursuivi pendant la crise sanitaire.

1. Les missions locales ont continué à accompagner les jeunes de façon individuelle et à travers des actions collectives à distance, en visio
2. Elles ont assuré des contacts nombreux avec les jeunes pour maintenir un lien social fort avec eux pendant le premier confinement
3. Elles ont porté une attention particulière aux jeunes les plus vulnérables, en particulier en leur proposant une écoute psychologique mise en place par des professionnels de la santé. Ce service a permis une écoute adaptée et si besoin, une orientation des jeunes vers des professionnels ou dispositifs.

• … rendu possible par le déploiement de nouveaux outils de travail

Pour accompagner ces actions, outre les outils classiques de communication (mail, SMS, téléphone, contact via le lien du site de la Mission locale), les missions locales ont déployé de nouveaux outils d’accompagnement à distance :

1. Visio pour animer des séances de groupes
2. Appel via Face-Time pour le maintien du lien social
3. Echanges réguliers via Whats’App

• … et aussi par un outillage des jeunes

Les missions locales ont aussi organisé un prêt de matériel informatique à des jeunes non outillés (PC, souris) afin de maintenir des temps collectifs (par exemple pour le dispositif Garantie Jeunes) pour éviter les interruptions de parcours.

Pour que les jeunes et jeunes en situation de handicap s’approprient les nouveaux outils d’accompagnement expérimentés pendant le confinement, des tutos, « des pas à pas » et accompagnements personnels ont été réalisés par les professionnels des Missions Locales

En lien avec l’ARS des Pays de la Loire, des campagnes de communication via des SMS, ont été mises en place pour accompagner les jeunes face au COVID19 sur les gestes barrières et la prévention et le dépistage.

Dès la fin du premier confinement, les Missions Locales ont repris les accompagnements en présentiel, en respectant les protocoles sanitaires en vigueur. Ces regroupements collectifs réalisés en groupe restreints sont associés à des temps en distanciel.

Annuaire en-ligne des Missions locales de la région : https://missionslocales-pdl.org/ml/

Annuaire en-ligne du SPE : https://travail-emploi.gouv.fr/demarches-ressources-documentaires/annuaire